Les expositions

ENTRE LES MURS - saison 2. Depuis le samedi 12 décembre, une nouvelle configuration de l'exposition-installation-évolutive est en place à la galerie des Carmes.

ENTRE LES MURS saison 2 – Le Passage –
Nous voulons tous mettre en congé notre mal-être, nous avons tous besoin d’évasion et notre mannequin blanc présent dans la galerie depuis quelques semaines, n’y échappe pas.
Il essaie dans une tentative poignante de s’évader de ce huis clos pesant en cherchant une porte de sortie.
Lorsque la situation vécue dans sa réalité est trop dure, on se sent écrasé et notre inconscient vient à notre secours en nous suggérant des rêves d’envol et d’évasion.
Ne plus être entravé, enfin !
Echapper à l’angoisse qui sourd exprimée dans les couleurs rouge, grenat, noire des pièces d’art exposées dans la partie gauche de la galerie.
Devant l’impossibilité de sortir par la vitrine donnant sur la rue, domaine réservé du couvre feu et d’un confinement prochain en embuscade, notre mannequin n’a pas d’autre possibilité que de tenter une évasion par le plafond de la galerie.
Mais que cherche-t-il finalement, un passage vers une utopie salvatrice, des jours meilleurs, une réalité alternative plus protectrice ?
Il semble bien l’avoir trouvé en réapparaissant à l’autre bout de la galerie dans un carré délimité par un ruban blanc, carré qui fait référence au film « The square ».
Dans ce film de Ruben Ostlund, palme d’or au festival de Cannes en 2017, ce carré est une œuvre d’art symbolisant un sanctuaire de confiance, d’altruisme et de bienveillance. Il nous offre en son sein protection et réassurance.
Peut-être que notre mannequin est déjà en 2021, ou bien dans une autre dimension plus épanouissante, bien qu’on ne puisse exclure que par déni, il choisisse de remonter le temps et de revenir en 2019 avant la pandémie.
Mais intéressons-nous maintenant à la statue de Jeanne Gosselin, le raku rayonnant au centre de l’exposition entre une magnifique toile pleine d’énergie de Daniel Desposthuis et une œuvre apaisante dans des bleus gris de Manuel Martinez.
Indéniablement, ce raku, confère un caractère muséal à notre galerie.
Pamiers aurait-il enfin un musée d’art contemporain au 19 de la rue des Carmes, même éphémère ? Ce serait une chance incroyable !
En tout cas, le raku vibre d’énergie et apporte du « bonheur dans le hasard », signification de l’idéogramme japonais de Raku, nous rappelant que le bonheur est une alchimie éphémère résultant en grande partie du hasard.
Enfin que dire de ce magnifique torse tatoué de Patrick Ané ?
J’y vois personnellement une référence à l’œuvre de Wim Delvoye, artiste plasticien belge suscitant à son époque scandale et controverse et qui a tatoué le dos de Tim Steiner.
Extravagant ce Tim Steiner , personnage fantasque qui dit de lui-même « je suis une œuvre d’art » et qui a « vendu » son dos tatoué à un collectionneur privé . Tim est obligé par contrat de s’exposer régulièrement dans des musées et des galeries d’art. Cela soulève bien sûr pas mal de problèmes éthiques mais c’est cela l’art contemporain, le désir de déranger, de faire sortir les gens de leur zone de confort, de susciter des émotions.
Avant de terminer cette visite, nous allons revenir à notre cher mannequin blanc, notre alter-égo dans ces aventures et nous en remettre à sa coiffe, véritable attrape rêves en souhaitant qu’elle capture tous les cauchemars qui planent au-dessus de nous et laisse passer tous les bons rêves que devrait nous apporter 2021.
Bonne année à vous.