Depuis que nous sommes chacun chez nous, retirés dans nos antres, le monde autour semble s’être arrêté…
Sur la route qui passe au fond de notre jardin, presque plus de véhicule, cela nous fait un bien fou de réentendre depuis l’atelier le chant des oiseaux qui sifflent l’arrivée des fleurs, des bourgeons et du soleil qui enfin nous réchauffe…
Avec les enfants qui n’ont plus l’école le rythme a bien changé, et les temps de travail à l’atelier sont très précieux !! Ce sont des moments magiques de repli sur soi, de retrouver un silence intérieur plein de fourmillements de d’envies de faire….
Souvent trop vite frustré par les appels du petit dernier qui se réveille de sa sieste…
En ce moment je grave un grand paravent en bois de trois panneaux, j’avais envie de représenter une partie de cette nature que j’aime tant et qui sait nous surprendre par ses formes incroyables. Je cherche à créer une image contrastée, le fond bleu laisse surgir ces tiges noires et blanches, sur lesquelles parfois un oiseau se pose… Image poétique et qui donne envie de méditer, de penser à la place que l’on a dans ce monde.
Je creuse avec des gouges le bois que je peins en noir au préalable, c’est un travail de fourmi car pour chaque feuille je donne des centaines de petits coups de gouges… Mais quel bonheur de pouvoir passer son temps à cela quand je le peux !! Parfois je me dis que j’aime ce confinement, j’aime ce temps hors du monde où l’on est seulement présent pour les gens qui nous entourent, et surtout le fait de se dire que partout dans le monde les gens doivent prendre le temps enfin de regarder autour d’eux…
J’espère seulement que la vie paraîtra un peu plus belle et plus précieuse aux yeux de chacun quand ce sera fini et que notre société changera en profondeur, enfin !
Confinée à Igny (91) Avril 2020, Mélissa Tresse